Un cadre dirigeant peut-il réclamer le paiement des heures supplémentaires ?
En principe les "cadres dirigeants" ne peuvent pas solliciter le reglement de leurs supplémentiares. Toutefois un salarié bénéficiant de ce statut peut obtenir le réglement de ses heures supplémentaires dans certaines cirsconstances.
Il convient notamment de vérifier au cas par cas si le "cadre dirigeant" remplit les critères tel que défini par le code du travail et la jurisprudence.
La réponse dépend de la définition juridique du cadre dirigeant, la Cour de cassation ayant une jurisprudence restrictive favorable au salarié.
En principe le statut de cadre dirigeant exlut l'application des régles sur les heures supplémentaires.
Dans la plupart des dossiers de nos clients nous avons fait requalifier le statut de cadre dirigeant pour celui de cadre supérieur, permettant ainsi de solliciter le paiement des heures supplémentaires des trois dernières années. En effet la plupart des cadres dirigeants sont, en réalité, des cadres supérieurs ce qui permet d’obtenir le règlement des heures supplémentaires.
Statut de cadre dirigeant : la Cour de cassation exige une analyse rigoureuse
La Cour de cassation (Cass. soc., 10 sept. 2025, n° 24-11187FD) rappelle que la mention « cadre dirigeant » dans un organigramme, un contrat ou même l’importance stratégique du poste ne suffisent pas.
Les juges doivent examiner au cas par cas la réalité des trois critères.
.En conséquence le statut de cadre dirigeant ne peut être retenu qu’à la condition de caractériser précisément les trois critères légaux posés par l’article
L. 3111-2 du Code du travail :
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En effet aux conditions cumulatives de l'article L3111-2 du code du travail il existe d'autres critères d'exclusion du statut de cadre dirigeant.
A titre d'exemple le forfait jours , un salarié en forfait-jours ne peut être qualifié de cadre dirigeant. (cass soc 7 septembre 2017 n°15-24.725)
Vu l'article L. 3111-2 du code du travail :
Selon ce texte, sont considérés comme ayant la qualité de cadre dirigeant les cadres auxquels sont confiées des responsabilités dont l'importance implique une grande indépendance dans l'organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon largement autonome et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes de rémunération pratiqués dans leur entreprise ou établissement.
Les juges doivent vérifier que les trois critères légaux de l'article L. 3111-2 du code du travail sont remplis, tels qu’ils sont interprétés par la jurisprudence restrictive de la Cour de cassation, peu important l’existence de délégations de pouvoir, seule comptant l’analyse des conditions réelles de travail.
En pratique il faut procéder à l'analyse des conditions réelles de travail du salarié au regard des trois critères légaux de l'article L. 3111-2 du code du travail.
La jurisprudence de la Cour de cassation a évolué en réaction à certaines situations, caractéristiques d’un recours abusif au statut de cadre dirigeant afin de soustraite intentionnellement aux règles relatives au temps de travail et au paiement des heures supplémentaires.
En effet certains employeurs, n’hésitant pas à qualifier le salarié de cadre dirigeant, dont la finalité est d’échapper au règlement de ces heures supplémentaires.
Dans son rapport annuel de l’année 2012, la Cour de cassation explique les raisons pour lesquelles elle donne une définition jurisprudentielle restrictive du cadre dirigeant :
« Qu'en statuant ainsi, alors que selon l'article L. 3111-2 du code du travail, sont considérés comme ayant la qualité de cadre dirigeant les cadres auxquels sont confiées des responsabilités dont l'importance implique une grande indépendance dans l'organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon largement autonome et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus élevés des systèmes de rémunération pratiqués dans leur entreprise, la cour d'appel, qui n'a pas examiné la situation de la salariée au regard de ces trois critères légaux a violé le texte susvisé ». Cass soc 24 octobre 2018 17-20.477
La Cour de cassation a ainsi dénié la qualité de cadre dirigeant, au sens de l'article L. 3111-2 du Code du travail :
La Cour d’appel lui a alloué à ce titre plus de 240.000 €.